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Te Deum KV141 de Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

Messe n°15 en Ut majeur, K 317 “Couronnement”

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

La messe en ut majeur K317 dite du couronnement occupe une place de choix dans le répertoire sacré de Mozart, au même titre que son Requiem et que la messe en ut mineur K427. La messe connut en effet un succès immédiat qui ne s'est pas tari jusqu'à aujourd'hui. Elle a pourtant été écrite pendant une période très difficile de la vie de Mozart, qui, artiste de vingt-trois ans, connaissait à ce moment-là, la première grande déception de sa vie. En janvier 1779, Mozart est contraint de rentrer à Salzbourg sa ville natale et de demander au prince archevêque Hieronymus comte de Colloredo, qu'il déteste, de reprendre son poste de Konzertmeister, fonction honorifique le chargeant notamment de la composition de la musique religieuse de cour. C'est un constat d'échec et une période de profonde crise pour le jeune homme qui a parcouru l'Europe pendant un an, de Paris où sa mère est morte à Munich et Mannheim où sa fiancée, Aloysia Weber, a refusé de l'épouser. Ayant goûté à la vie d'artiste, il la préfère, malgré ses déboires financiers, à celle d'artiste de cour soumis au bon vouloir du prince. En 1779, il doit ainsi reprendre un poste qu'il voit comme une soumission, dans une ville stérile à la création musicale qui ne lui fait pas l'accueil qu'il mérite. Mozart déteste Salzbourg, ville « haïssable », où il réside de 1756 à 1783 dont la musique de cour est « fruste, maigre et négligée ». La rupture est consommée en 1781 avec le départ de Mozart pour Vienne. C'est dans ce contexte qu'il compose la messe en ut majeur K317, commande de son maître l'archevêque.

La messe est datée du 23 mars 1779 sur le manuscrit et elle fut probablement jouée pour la première fois à Pâques de la même année dans la cathédrale de Salzbourg. Elle s'inscrit dans la période salzbourgeoise de Mozart comme en atteste la composition de l'orchestre (quatre voix solistes, choeur mixte, deux hautbois, deux cors et deux trompettes, trois trombones, des timbales, un orgue et des cordes, mais pas de violons altos, car il n'y en avait pas à l'orchestre cathédral de Salzbourg). La brièveté de la messe - vingt-cinq minutes - témoigne de l'influence du patron de Mozart, l'archevêque Colloredo, qui prisait les messes courtes, du fait d'une conception rationnelle et fonctionnelle de la liturgie qui mettait l'accent sur la concision et l'intelligibilité du texte. Dans une lettre célèbre adressée au Padre Martini le 4 septembre 1776, Mozart explique ainsi qu'une « messe, avec tout le Kyrie, le Gloria, le Credo, la sonata all-espitola, l'offertoire ou motet, le Sanctus et l'Agnus Dei ne doit pas durer plus de trois quarts d'heures ». Quant à l'épithète affublée à cette messe en ut majeur, dite « du couronnement », une tradition veut qu'elle ait été destinée à la commémoration annuelle du couronnement de la statue de la vierge de Maria-Plain. Une autre tradition, plus vraisemblable, attribue le sobriquet de la messe au fait qu'elle fut jouée Messe du Couronnement ~ MOZART 9 sous la direction de Salieri lors du couronnement de François II en 1792, et peut être à celui de Léopold II en août 1791 à Prague en présence de Mozart. Ce serait à cette dernière occasion que la cour la qualifia de Krönungsmesse. Ce qualificatif montre l'importance que Mozart attribuait à cette messe : il en fit venir le manuscrit à Prague en août 1791 et il l'avait déjà emporté avec lui à Munich en 1781 pour la production d'Idoménée.

Schéhérazade

Nikolaï RIMSKI-KORSAKOV (1844-1908)

Dans la musique de l'empire russe du milieu du XIXe siècle, deux courants esthétiques s'affrontaient. D'un côté, on trouvait les artistes « officiels », conformistes mais raffinés, héritiers des grands courants d'Europe occidentale et centrale : ces compositeurs, à l'image de leurs chefs de file, les frères Antoine et Nicolas Rubinstein, puis plus tard Tchaïkovski, avaient fait leurs études en Allemagne, et se référaient à Beethoven et Brahms. De l'autre côté, un groupe éclectique de cinq compositeurs - qu'on surnommera « groupe des cinq » - se forma, autour de César Cui, de Balakirev, de Borodine, de Moussorgsky et de Rimsky-Korsakov. Ces compositeurs s'employèrent à rechercher et à réutiliser dans leur musique le folklore russe, dans le but de faire émerger un art populaire et original, sans lien avec la musique occidentale. Ils bénéficièrent à la fois des théories développées par leur « maître » spirituel Glinka et surtout de l'aide financière du mécène Belaïev qui, grâce à la création d'une maison d'édition de musique russe à Leipzig contribua largement à faire connaître leurs oeuvre à travers l'Europe. Toutefois, il est important de souligner que les réunions du groupe servaient plus à établir un débat d'idées, plutôt qu'à définir une ligne artistique homogène. Chacun pouvait ensuite développer ses propres théories. Ainsi, Rimsky-Korsakov, aristocrate de naissance, qui avait décidé d'abandonner du jour au lendemain une brillante carrière d'officier de la marine pour étudier puis enseigner la musique, était très conformiste dans ses compositions, réutilisant bien souvent les formes classiques, comme nous allons le voir, mais en les détournant. L'expansion de l'empire russe vers l'est et le sud, à l'intérieur du monde arabomusulman, servit de matériau artistique à ces compositeurs. Rimsky-Korsakov était fasciné par les charmes de cet orient enchanté, peuplé de rêves, de couleurs, de chaleur, d'aventures exotiques et de sensualité ardente - une sorte d'Eden lointain et idéal. Schéhérazade, composé en 1888, s'inscrit donc dans cette attirance irrésistible de l'Orient. Sous-titré « suite symphonique », Schéhérazade est à mi-chemin entre la Symphonie fantastique d'Hector Berlioz (1830) et le poème symphonique, composé par Franz Liszt en 1854, à la limite entre la « musique à programme » et la « musique absolue ». À l'origine, Rimsky-Korsakov voulait composer une suite possédant le cadre externe d'une symphonie - quatre mouvements, orchestre relativement restreint - mais dont l'ensemble gardait la liberté de la rhapsodie.

Ainsi, il avait projeté d'appeler sobrement les quatres parties de son oeuvre : I. Prélude, II. Ballade, III. Adagio et IV. Finale. Toutefois, après avoir découvert le fameux cycle de contes orientaux Les Mille et Une Nuits d'Arabie, le compositeur décida d'adapter certains de ces récits, et de les mettre en musique. La préface de sa partition résume à la fois la trame et l'argument de la pièce : « le Sultan Shariar, convaincu de l'infidélité des femmes, avait juré de mettre à mort chacune de ses épouses au terme d'une seule nuit. La Sultane Schéhérazade sauva cependant sa vie en le divertissant grâce à des histoires qu'elle lui raconta durant mille et une nuits. Vaincu par la curiosité, le Sultan remit de jour en jour l'exécution de sa femme et décida finalement de renoncer à son voeu sanglant. De nombreux prodiges furent ainsi racontés au Sultan. Pour ses histoires, la Sultane emprunta les vers de paroles et les paroles de chansons populaires et construisit de toutes pièces contes et aventures, imbriquant les histoires les unes dans les autres ». Quelques années plus tard, dans son autobiographie - Journal de ma vie musicale - Rimsky-Korsakov revint sur la génèse de l'oeuvre : « Le programme qui me guida pour la composition de Schéhérazade consistait en épisodes distincts, sans lien entre eux, et d'images des Mille et Une Nuits. Le lien entre eux consistait en de brèves introductions aux première, deuxième et quatrième parties et en un intermède contenu dans la troisième, destinés au violon solo, et représentant Schéhérazade elle-même racontant ses histoires merveilleuses au terrible sultan. La conclusion de la quatrième partie a la même signification artistique (...). Je pensais composer une suite symphonique en quatre parties, intimement liées par des thèmes et des motifs communs, mais se présentant comme un kaléidoscope d'images fabuleuses de caractère oriental ». Chacune des quatre parties reprend donc le titre et le récit d'un conte :

  • I. La mer et le bateau de Sinbad
  • II. Le récit du Prince Kalender
  • III. Le jeune Prince et la jeune Princesse
  • IV. La Fête de Bagdad - La mer - Naufrage sur les Rochers.

Mais, plutôt que de coller à l'oeuvre littéraire, Rimsky-Korsakov préféra réutiliser l'esprit poétique du récit, et « les images des Mille et Unes Nuits ». Il utilisa les titres pour expliquer le choix de certaines esthétiques musicales, mais préféra ne pas définir de programme trop précis, laissant à l'auditeur à son imagination. Le compositeur insista à de nombreuses reprises sur le fait qu'il ne cherchait pas à raconter d'histoire en particulier, ni à décrire des détails précis.

Notes de programme de concert mises à jour le vendredi 29 octobre 2010 à 15:27