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Didon & énée de Henry PURCELL (1658-1695)

Didon & énée

Henry PURCELL (1658-1695)

« Delenda est Carthago » « Il faut détruire Carthage »

Cette maxime de Caton l'Ancien est passée à la postérité et est aujourd'hui encore bien connue des jeunes latinistes. L'histoire de Didon renvoie aux temps mythiques de la destruction de Troie et de la fondation de Carthage et de Rome. Chantés par de nombreux poètes antiques depuis Homère, ces événements sont rapportés par Virgile dans l'Enéide.

Concert de printemps de l'Ensemble Vocal (EV) lors de la 23e Saison (2005-06)
Ensemble Vocal du COGE interprétant Didon & énée de Purcell, le mardi 27 juin 2006 à l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, Paris.

Écrite sous l'empereur Auguste au premier siècle avant J.C., cette épopée est destinée à renforcer le sentiment national chez les Romains : il s'agit de légitimer l'empereur Auguste qui, sous les traits d'énée, unit l'Orient et l'Occident ; mais aussi de célébrer la victoire d'Auguste sur les guerres civiles. À l'origine princesse phénicienne de Tyr, Didon a pour époux Acherbas. Après le meurtre de celui-ci par le propre frère de Didon, Pygmalion, cette dernière s'enfuit de Tyr avec sa suite, traverse la Méditerranée -- d'où son nom en grec Elissa, « l'errante » -- jusqu'aux côtes de la Tunisie actuelle. À son arrivée, la princesse tyrrhénienne en fuite demande asile, et obtient que lui soit accordé pour elle et sa suite un lopin de terre pas plus grand que la superficie d'une peau de vache. Les édiles accordent à la jeune princesse ce qu'elle demande, sans soupçonner la malice que dissimule cette modeste requête. Didon se saisit de la peau qui lui a été donnée et la découpe en une fine lanière dont elle use ensuite pour procéder au tracé de l'enceinte de la nouvelle ville qu'elle entend fonder : Carthage était née. Carthage connaît alors un développement important. énée accoste à son tour. Fils de Vénus et d'Anchise, il a fui Troie, sa ville, alors en ruines, que Jupiter lui a demandé de refonder en Italie.

Il est fréquent pour les premiers auteurs d'opéra du XVIIe siècle de puiser leur inspiration dans la mythologie. Les références antiques et la tragédie grecque ont en effet influencé bon nombre de dramaturges et de compositeurs de l'époque baroque. La guerre de Troie telle que la relatent Homère puis Virgile fourmille d'épisodes et de figures remarquables. Les deux grandes traditions lyriques qui naissent alors, l'italienne puis la française, s'en inspirent fréquemment. Les musiciens anglais et allemands qui leur emboîteront le pas feront de même. Dans L'énéide de Virgile, l'épisode de Didon n'est qu'une étape du périple d'énée. Pourtant, les exploits du héros troyen ne peuvent éclipser le charme qui émane de cette figure féminine. Ainsi, les librettistes qui ont utilisé ce personnage antique s'attachent moins à l'oeuvre politique de Didon, fondatrice de Carthage, qu'à la trahison amoureuse qui l'a conduite au suicide.

Concert de printemps de l'Ensemble Vocal (EV) lors de la 23e Saison (2005-06)
Silvio Segantini, directeur musical de l'Ensemble vocal du COGE.

Avec sa partition continue, l'opéra triomphe à la fin du XVIIe siècle en Italie et en France, mais sans encore atteindre l'Angleterre. Depuis que les théâtres ont rouvert leurs portes en 1660, après dix-huit années de censure puritaine, le public londonien plébiscite les « masks », spectacles composites dans lesquels la musique n'occupe qu'une place limitée. Avec la bienveillance du roi Charles II, John Blow produit confidentiellement le premier opéra anglais, Venus and Adonis, en 1684. Son élève et successeur aux orgues de Westminster, Henry Purcell, rêve d'aborder ce genre ambitieux. Il déploie déjà son art de l'expression vocale dans des odes et des motets, et son sens du théâtre dans des musiques de scène. L'occasion vient de son ami Josas Priest, un maître du ballet qui dirige à Chelsea, à Londres, une école de jeunes filles où la pédagogie intègre des activités théâtrales et musicales. En 1689, Priest commande un livret d'opéra à Nahum Tate. La passion malheureuse de Didon lui fournit un sujet à la fois poétique et moral, ainsi qu'un nombre satisfaisant de rôles féminins. Dans sa partition, Purcell peut enfin s'essayer à la tragédie lullyste -- l'ouverture à la française en témoigne. Il compose donc Dido and Æneas.

Notes de programme de concert mises à jour le mercredi 27 octobre 2010 à 15:26