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Symphonie n°5 en do mineur, op. 67 - "Du Destin" de Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)

Symphonie n°5 en do mineur, op. 67 - "Du Destin"

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)

Beethoven fit de la symphonie un de ses chevaux de bataille. Quand Haydn avec ses 106 symphonies et Mozart avec 42 peuvent paraître comme les maîtres de ce genre, Beethoven, qui en comparaison n'en composa que 9, en modifia largement la conception et l'objectif. Il met en oeuvre une pensée orchestrale procédant généralement par blocs sonores, qu'il réalise en fonction des timbres, ainsi peut-on parler d'une teinte spécifique de chaque symphonie. De ces masses sonores qu'il met en mouvement, le musicien calcule précisément la puissance (les attaques, la compacité, les contrastes de dynamique) de ses effets psychologiques sur l'auditeur. Tout en conservant les schémas traditionnels légués par ses prédécesseurs (les quatre mouvements, leur forme, et l'effectif orchestral restant sensiblement le même), il en étire les proportions, la durée de l'oeuvre et soutire de l'orchestre une puissance dynamique inouïe.

La cinquième Symphonie op. 67 est un exemple parfait de ce déploiement sonore et musical sans commune mesure dans le passé. Ne serait-ce que ce rythme violent constitué de quatre notes par lesquelles commence l'oeuvre ! Cette cellule motivique d'une grande simplicité, reconnaissable par tous, et qui représenterait selon les mots du musicien « le destin frappant à la porte » structure à elle-seule tout le premier mouvement et réapparaît modifiée en d'autres moments des mouvements suivants. Cette oeuvre a dû faire grand effet sur l'auditoire lors de sa création le 22 décembre 1808 au Théâtre de Vienne. Son caractère martial et emporté face à une sixième symphonie créée le même soir en première partie de concert avec ses airs pastorals et emprunts de sensibilités romantiques dérouta sans doute plus d'un auditeur par les saisissantes différences de contrastes. L'envoûtement de l'oeuvre depuis n'a jamais cessé et étonne encore nombres de musiciens et de mélomanes par ses idées toujours aussi modernes et surprenantes. Berlioz lui-même lors d'une exécution parisienne de l'oeuvre en 1834 relata dans la Gazette musicale que « L'auditoire, dans un moment de vertige, a couvert l'orchestre de cris... Un spasme nerveux agitait toute la salle ».

La Première Nuit de Walpurgis

Felix MENDELSSOHN-BARTHOLDY (1809-1847)

Die erste Walpurgisnacht (op. 60) est sans doute l'un des chefs d'oeuvre - bien que rarement joué - de Felix Mendelssohn-Bartholdy. Composé sur un poème de Goethe écrit en 1799 traitant des rites printaniers des druides persécutés par des fanatiques chrétiens déterminés à supprimer toute trace de leurs anciennes coutumes, le texte n'est pas sans évoquer la situation de Mendelssohn en tant que juif converti. Goethe reconnaissait lui-même l'intérêt particulier que son poème pouvait avoir pour le compositeur : « [Le poème] est en fait très symbolique. Dans l'histoire du monde, il faut qu'il arrive inexorablement que quelque chose d'ancien, d'établi [...] soit écarté, rejeté, déplacé, [et] lorsqu'il n'est pas éradiqué, [qu'il] soit acculé dans l'espace le plus étroit par des innovations émergentes. L'intérim, pendant lequel la haine peut toujours avoir un effet, est représenté ici de façon assez vive, et un enthousiasme indestructible et joyeux flamboie encore une fois en luminosité et clarté. Vous aurez sans doute prêté de la vie et de la signification à tout cela... ». Mendelssohn, à son tour, trouvait le poème éminemment musical et déclara : « ce n'[était] pas nécessaire d'inventer de la musique ; elle est déjà là ; tout sonne avec une clarté, et je commençai à chanter les vers avant même de penser à la composition. [...] J'espère seulement que ma musique puisse exprimer combien j'étais ému par la beauté des paroles ».

Extrait de La Première Nuit de Walpurgis (Die erste Walpurgisnacht), op. 60 de Felix MENDELSSOHN-BARTHOLDY (1809-1847).

Mendelssohn, qui avait vingt et un ans à l'époque, fit ses premières tentatives sur le poème en 1830 lors d'un voyage en Italie, en France et en Angleterre, qu'il entreprit « pour raffiner et cultiver ses goûts ». À l'exception de l'ouverture, l'oeuvre fut achevée à Milan le 15 juillet 1831. L'ouverture, qui lui donnait le plus de difficultés, fut terminée à Paris le 13 février 1832 quelques semaines avant la mort de Goethe. Mendelssohn se montra médiocrement satisfait de cette première version qui fut jouée le 10 janvier 1833 à la Singakademie de Berlin. En novembre 1842, Mendelssohn reprit son travail sur l'oeuvre, qu'il dit ne pas avoir achevé de façon satisfaisante « par manque de courage ». Son travail est suspendu temporairement en raison de la mort de sa mère, mais Mendelssohn ajouta les dernières notes à son opus 60 au début de l'année 1843. Mendelssohn déclare alors dans une de ses lettres : « J'ai repris de A à Z le Walpurgisnacht. C'est une oeuvre différente et cent fois meilleure maintenant ». Parmi ces changements, il faut signaler la recomposition entière des numéros 3 et 8, l'élimination de matériel redondant et plusieurs modifications mineures. La première audition de la version finale de Die erste Walpurgisnacht eut lieu le 2 février 1843 au Gewandhaus de Leipzig devant un public dont faisait partie Hector Berlioz. Celui-ci, alors en tournée en Allemagne, loua cette partition « [...] d'une clarté parfaite, malgré sa complexité ; [et dans laquelle] les effets de voix et d'instruments s'y croisent dans tous les sens, se contrarient, se heurtent, avec un désordre apparent qui est le comble de l'art ». Berlioz fut tellement ému qu'il demanda la baguette de Mendelssohn après la répétition générale.

Notes de programme de concert mises à jour le mercredi 27 octobre 2010 à 15:27